En Inde, des centaines d'envahisseurs sont entrés, par petits groupes, mais ce sont eux qui ont conquis ce vaste Rays qui est un sous-continent; c'est un monde en lui-même. A la fin du siècle, un homme sur quatre sera indien. Le quart de l'humanité.

Dans ce pays, il y a des écrits religieux tels que le Manusmriti, vieux de cinq mille ans, et ces écrits suggèrent que si vous voulez avoir la paix dans votre maison, de temps en temps, il est absolument nécessaire de donner une bonne râclée à votre femme. On devrait presque la mettre sous les verrous. Et c'est ainsi qu'elle a vécu : dans différentes cultures, dans différents pays, son emprisonnement était presque le même. Parce que l'homme voulait se prouver qu'il était supérieur... Rappelez-vous chaque fois que vous voulez prouver quelque chose, cela veut dire que vous n'êtes pas cette chose.

Une vraie supériorité n'a pas besoin de preuves, d'évidences, de témoins, ou d'arguments. Une vraie supériorité se reconnaît immédiatement aux yeux de quiconque possède un peu d'intelligence; la vraie supériorité a sa propre force magnétique.

Parce que les hommes ont condamné la femme - et ils devaient la condamner pour continuer à en être maîtres - ils l'ont quasiment réduite à une catégorie sous humaine. Quelle peur a donc réduit l'homme à faire cela ? Car c'est de la pure paranoïa... L'homme compare, tout le temps, et trouve la femme supérieure.

Quand il s'agit par exemple de faire l'amour avec une femme, un homme est très inférieur, car il ne peut avoir qu'un seul orgasme à la fois, tandis que la femme peut en avoir au moins une demi-douzaine, en chaîne - un orgasme multiple.

L'homme se sent tout bonnement complètement impuissant : il ne peut donner tous ces orgasmes à la femme. C'est ce qui a créé l'une des choses les plus lamentables dans le monde : ne pouvant lui procurer un orgasme multiple, il a essayé de ne lui en donner aucun, même le premier. Le goût de l'orgasme peut le mettre en danger : si la femme sait ce qu'est l'orgasme, elle se rendra compte inévitablement qu'un seul orgasme n'est pas satisfaisant; au contraire, elle en aura d'autant plus soif. Mais l'homme est épuisé. C'est pourquoi la stratégie la plus astucieuse consiste à éviter que la femme sache qu'il existe dans le monde une chose comme l'orgasme.

Ce n'est qu'à notre siècle que nous avons admis l'existence d'un certain état orgasmique pendant l'acte d'amour. Aucun manuel sur la sexualité, aucun traité sur le sexe, écrit en Orient ou en Occident ne mentionne même le mot 'orgasme'. On dirait une conspiration.